• Cela pourrait-il être pire ? 3Août 1946

     

    Ses goûts

    Avez-vous déjà eu une de ces journées où rien ne semble aller? Eh bien, moi oui... Et ce, dès mon réveil. Ce jour-là, je me levais pour m'apercevoir que la tenue que je m'étais sortie et préparée, avait une belle tache juste sur le devant. (Je soupçonne Mouette et Bella d'avoir attendu que j'aille me coucher pour pouvoir jouer à cache-cache avec mais je ne peux rien prouver). Je me dépêchais de chercher autre chose à me mettre et me trouvais une nouvelle tenue, seul hic: elle n'était pas vraiment adaptée à une journée de travail...tant pis, je n'avais pas le temps de chercher autre chose.

    Sur le trajet menant à la morgue, en traversant la rue, je marchais dans une énorme flaque et me retrouvais trempée jusqu'aux genoux. Quand j'arrivais finalement au travail, mes chaussures (et tout le reste) étaient imbibées d'eau; Je découvris alors que Mr Mort ne se sentant pas bien, était resté chez lui, au lit, me laissant toute seule. Mes jupons tout mouillés, et Mr Mort absent, je me suis dit que je pouvais bien me permettre de les ôter et de passer la journée sans.

    Je m'occupais toute la matinée... Et quand l'heure du déjeuner arriva (je la guettais avec impatience), je me mis à fouiller mon sac, à la recherche du repas que je m'étais préparé le matin même. C'est pile à ce moment là que j'ai réalisé que je l'avais oublié dans le grenier.Tout ce que je pus trouver dans le magasin, ce furent quelques crackers tout desséchés. Cette journée pouvait-elle réèllement encore empirer?

    La réponse s'avèrerait bientôt positive...

    Etant donné que nous étions en pleine saison creuse à la morgue, j'ai pensé que cela pourrait être une bonne idée de se lancer dans un petit ménage printanier. Je me suis mise à frotter les planchers, à épousseter les cercueils de démonstration et à nettoyer tous les coins et recoins possibles. Une fois ce travail terminé, je décidais de me concentrer sur les exterieurs.

    Je remarquais que le toit était recouvert de feuilles collées  par la pluie; Je décidais donc d'y monter et de les y enlever. J'ai alors remonté ma jupe en mousseline de soie, l'ai coincé dans ma ceinture, ai placé un balai entre mes dents et ai commencé à grimper le treillis sur le coté du batiment. Une fois sur le toit, j'ai balayé les feuilles. Mais je ne me suis pas aperçue que les tuiles étaient glissantes, j'ai perdu l'équilibre et ai commencé à dégringoler du toit. La seule chose que j'ai pu faire, c'est m'agripper à la branche d'un arbre qui, par chance, dépassée un peu.

    Inutile de dire que le sol me semblait bien loin, je décidais donc de grimper dans l'arbre pour ensuite pouvoir en redescendre par la rue. Le seul probleme c'est que la rue était bondée de monde à cette heure. Ne voulant pas me donner en spectacle, je décidais d'attendre qu'il fasse sombre. Après être restée là un moment, l'ennui me gagnant, je m'endormie... bien-sûr, il plut.

    Quand le soleil matinal me reveilla, j'étais mouillée et ma robe avait tellement rétrécie, qu'on pouvait presque voir à travers. J'aurais vraiment dû garder mes jupons. Je baissais les yeux et me rendis compte qu'une foule s'était rassemblée au pied de l'arbre et avait les yeux braqués sur moi. Apparemment la robe que je portais était beaucoup plus fine que ce que je pensais et entre les rayons du soleil et la mousseline ratatinée, je donnais presque l'impression de ne rien porter. Et pour couronner le tout, en scrutant la foule, je m'aperçue que Mortimer se tenait là, en plein milieu, et qu'il me regardait d'un air légèrement horrifié.

    Qu'est ce qu'une fille doit faire dans ces cas là? Je me suis assise et j'ai attendu que quelqu'un m'apporte une échelle.

    Affectueusement, Evangeline.

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